Littéralement, l’intuition signifie une “forme de connaissance immédiate qui ne recourt pas au raisonnement”. C’est un ressenti profond qui permet de savoir inconsciemment ce qui est vrai, là où on doit aller, ce qui est mieux pour soit, ce qu’on veut, de comprendre sans qu’il n’y ait de preuve ou de logique.
Pour certains, se connecter à son intuition ne pose pas de problème. Pour d’autres, rien n’est moins évident. Et pourtant, on a tous cette capacité en soi, qui peut se révéler d’une aide précieuse. A mes yeux, quand je m’imaginais pouvoir faire preuve d’intuition, je m’imaginais tout ce que cela pourrait m’apporter : comprendre ce que je ressens, avoir une confiance inébranlable dans ce que je ressens, me fier à mes ressentis, pour m’écouter, pour faire des choix, me faire confiance mais aussi faire confiance à la vie.
Je ne me considère pas comme quelqu’un d’intuitif à la base. J’ai souvent envié les personnes qui arrivaient à entendre instantanément cette petite voix en elles, et à lui faire confiance. On entend souvent qu’on a tous de l’intuition, et qu’il faut simplement s’y connecter. Qu’il faut arriver à plus écouter son ressenti que son mental. Vrai ! Mais comment faire concrètement ? Lorsqu’on n’arrive pas à écouter son intuition, c’est qu’on accorde souvent trop de place au mental et trop de place au contrôle. Pour se protéger, parce qu’on ne se fait pas suffisamment confiance, parce qu’on a peur des conséquences d’un choix “intuitif”, d’un choix qu’on n’aurait pas mûrement réfléchi.
Alors, comment revenir à son intuition ? Comment entendre quelque chose qu’on ne sait même pas comment écouter ni où trouver ?
Apprendre à entendre et à écouter ses ressentis
Comment se connecter à son intuition et à son instinct sans comprendre ce que l’on ressent ? Pour s’ouvrir petit à petit à l’intuition, il est nécessaire d’apprendre à s’écouter, d’apprendre à écouter ses émotions et d’apprendre à les comprendre. Pour cela, la vie est une super école ! On a toutes et tous de nombreuses occasions au quotidien d’apprendre un peu plus chaque jour à s’écouter, que ce soit face à une situation, ou face à une personne. La première étape est d’identifier l’émotion qu’on ressent. La seconde est d’en comprendre le message, de comprendre ce que ça nous dit de nous. La troisième est de mettre en place une action pour s’aligner.
Vous attendez votre train, il a du retard et vous vous sentez énervée, en colère… Mais êtes-vous réellement en colère à cause de ce retard ou parce que vous avez eu ce matin en vous levant une incompréhension avec votre compagnon par exemple ? Comment vous êtes-vous sentie face à cela ? Peut-être vous êtes-vous sentie incomprise parce qu’il n’a pas fait ce que vous attendiez ? Peut-être que votre colère d’aujourd’hui veut simplement vous signifier que vous avez besoin de lui parler de quelque chose d’important pour vous ? D’une de vos limites ? D’un besoin ?
Ou encore, vous avez une collègue de travail que vous appréciez beaucoup mais souvent, son attitude très confiante et sûre d’elle vous dérange, vous vous sentez agacée. Est-ce son attitude qui vous dérange ou plutôt ce que ça vous reflète ? Peut-être vous jugez-vous d’être moins bien qu’elle, peut-être vous sentez-vous peu sûre de vous, et vous en êtes jalouse ? Peut-être que votre agacement est là pour vous montrer que c’est vous que vous jugez en réalité, et que vous avez besoin de vous aimer un peu plus ?
S’exercer à écouter ce qu’on ressent permet d’en apprendre un peu plus sur soi, d’accepter ce qu’on ressent, et de s’accepter de plus en plus. Cela créé également une base saine pour accorder écoute et confiance en ses ressentis.
Faire confiance à ses ressentis pour comprendre sa vérité
Pour ma part, ce n’est que récemment que j’ai commencé à cerner la partie intuitive en moi, d’abord de façon rétrospective, en réalisant que ce que j’avais ressenti à certains moments s’était avéré juste, puis de plus en plus souvent au présent.
Ce qui était difficile pour moi, ce n’était pas tant d’écouter mes ressentis et mes émotions, mais plutôt de me positionner ensuite avec ça, face à l’autre ou face à une situation. De prendre des décisions sur la base de mes ressentis. De poser mes limites. De me faire confiance en fait.
Je me disais que si mes ressentis avaient du sens pour moi, ils n’en avaient pas forcément pour la personne en face. Que l’autre a aussi ses ressentis. Et j’avais tendance à effacer les miens pour être la plus “juste” possible, la plus équitable.
Je ne cessais de me remettre en question en me disant que si je ressentais telle émotion, c’était un problème, car cela signifiait que je n’avais pas dépassé une blessure.
Mais surtout, je refusais de penser que mes ressentis pouvaient avoir leur place et leur part de vérité quant à une personne et à une situation. J’étais obnubilée par mon envie de vouloir “être juste”, être le plus possible dans “la vérité”. Autant je pouvais considérer que ce que je ressentais disait quelque chose sur moi, autant je refusais de considérer que cela pouvait aussi dire quelque chose de l’autre.
Nous sommes des êtres sociaux et des êtres d’interaction. Alors en effet, un ressenti est l’expression d’une émotion en nous, d’une blessure en nous, de quelque chose qui se joue en nous, mais c’est aussi l’expression de quelque chose qui exprime a aussi une part de vérité quant à une situation.
J’ai pu réaliser que se comprendre et se remettre en question est nécessaire, mais qu’à force de ne pas accorder le moindre crédit à ses ressentis au sujet de l’autre ou au sujet d’une situation, cela me coupait de ma propre vérité, et de ma propre intuition.
Pour donner un exemple, je me suis souvent sentie comme n’étant pas à la hauteur des attentes d’une personne. Je ne cessais de faire le tour de la question sur ce que ça révélait de moi, de mes blessures, et comment je pouvais avancer sur le sujet. Je me culpabilisais d’autant plus. J’ai réalisé plus tard que la vérité n’était pas uniquement dans ce que ça disait de moi, mais aussi dans ce que ça disait de l’autre, à savoir que cette personne avait réellement des attentes dont elle ne me faisait pas part, auxquelles je ne répondais pas, et qu’elle s’en sentait frustrée et déçue. J’ai compris que mon ressenti au sujet des attentes n’était pas juste le fruit de mes blessures, de mes peurs ou de mes failles. J’ai compris qu’il révélait tout simplement une part de vérité sur l’autre et sur la situation.
J’ai aussi réalisé que l’intuition, c’était peut-être juste et tout simplement ça. Un ressenti, qui dit quelque chose sur soi, mais qui dit aussi quelque chose sur l’autre, sans qu’on n’arrive à en faire la démonstration dans l’instant pour autant.
Par la suite, j’ai remarqué de plus en plus de “petits évènements” où je me disais mentalement quelque chose, où une pensée passait, qui s’avérait juste, et où je me surprenais à me dire “tiens, c’est mon intuition qui parle”.
Alors, pour laisser s’exprimer votre intuition, ayez confiance en vous et en vos ressentis !
A quoi sert l’intuition ?
L’intuition permet d’abord d’écouter sa vérité intérieure. C’est une expression de son authenticité la plus pure, la plus brute. C’est revenir à son instinct, à son soi profond, celui qui est en dehors de notre ego, de notre contrôle, en dehors des injonctions.
L’intuition permet de sortir du mental, du seul raisonnement. Elle permet de nous offrir une réponse, une autre voix de réflexion qui sort de la logique. Quand un choix se présente à nous, et qu’il est difficile de trouver la meilleure voie pour soi, notre intuition peut être un précieux cadeau. Celui de naviguer en confiance dans les expériences de la vie. Celui de toujours prendre la bonne décision, dans le sens où la meilleure décision est toujours celle qui est alignée avec ce qui résonne en nous. Parce qu’il n’y a jamais de mauvaises décisions, il n’y a que des expériences et des apprentissages.
L’intuition, ce n’est pas non plus une manière de comprendre ce qui est juste, qui a raison, qui a tord. C’est une porte d’entrée pour comprendre ce que ça révèle sur soi, et pour oser agir en alignement.
Ecouter son intuition, c’est aller vers l’acceptation de soi, vers la confiance en soi, vers l’amour de soi, et vers la confiance en la vie, en acceptant de laisser son être profond aux commandes, plutôt que son mental. En acceptant d’avoir confiance en sa vérité. En comprenant que ce qui nous guide permet d’aller vers son meilleur chemin de vie à chaque instant, celui dont notre âme a besoin.
“C’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons.” Henri Poincaré
“Ecoutez simplement votre Coeur, votre Intuition. Dans le voyage de la vie, ils sont vos seuls guides.” Osho
S'ouvrir à l'intuition : astuces coaching
- Faire des pauses de pleine conscience / méditation pour faire le vide, se détacher de ses pensées et laisser de l’espace à tous ses ressentis.
- Quand une émotion nous envahit, s’accorder quelques minutes pour comprendre de quelle émotion il s’agit et le message qu’elle veut nous faire passer. Est-ce de la colère ? De la peur ? De la tristesse ? De la joie ? Qu’est-ce qui l’a déclenchée ? Qu’est-ce que mes pensées me disent suite à cette émotion ?